Rencontre parisienne du samedi 19 mars 2016

Depuis sa création en 1893 le Groupe parisien organise chaque année à la fin de l’hiver une journée à Paris à laquelle sont conviés tous les adhérents. Pour nombre d’entre eux c’est l’occasion de revoir une fois par an des camarades de classe, et aussi de profiter de l’offre culturelle de la capitale. Au cours des années la formule a évolué, mais l‘esprit est resté le même : visite guidée d’un monument, d’un musée, d’une exposition précédant le déjeuner au restaurant du Sénat, grâce au parrainage, depuis quatre années, de M. Jean-Claude Lenoir, sénateur de l’Orne. Le nombre de convives au banquet - c’est ainsi qu‘on parlait aux siècles précédents - a toujours été variable. Pour ne citer que les derniers chiffres : 48 en 2009, 39 en 2010, 41en 2011, 30 en 2012, 34 en 2013, 40 en 2014 et 2015, 29 en 2016 dont 20 adhérents.

Ce samedi 19 mars 2016, le thème culture de la matinée était : « Visite-promenade du Quartier Saint-Germain-des-Prés » dont la riche histoire est faite de bien autre chose que d’anecdotes germanopratines. A 9 h 45 pour les 17 inscrits, la visite commence par l’intérieur de l’église, sous la houlette de notre guide bénévole. Celui-ci déroule avec humour et érudition 1200 ans de vie religieuse et artistique. Témoins, entre autres, la chapelle Saint-Symphorien (XIe), les chapiteaux romans aux décors de feuillages et de chimères (XIIe), la statue inachevée de la Vierge au sourire (XIIIe), les tombeaux de Mabillon et de Descartes (XVIIe), les fresques de Flandrin (XIXe). Depuis le parvis quelques pas nous séparent du Café des Deux Magots, visibles à l’intérieur ; plus loin La Brasserie Lipp à gauche, le café de Flore à droite au coin de la rue Saint-Benoît. Marguerite Duras a vécu au n°5 de cette rue. Rue Jacob « Le Pré aux Clercs » est l‘enseigne d‘un bistro, on se rappelle qu‘au XVIIe on s’y donnait rendez-vous pour des duels. Rue Visconti, anciennement rue des Marais au XVIIe, Racine a habité au n°24, tandis que Balzac a installé son imprimerie au n°17. Rue Bonaparte, anciennement rue des Petits-Augustins, en bordure de Seine, sur un immense terrain ayant appartenu à Marguerite de Valois (La Reine Margot de Dumas), l’Ecole des Beaux-Arts. En face au n°5 ont vécu Edouard Manet, le maréchal Lyautey, Henri Troyat. On arrive au quai de Conti devant l’Institut. Impossible de deviner qu’à cet emplacement l’enceinte de Philippe Auguste, rive gauche, aboutissait à une porte fortifiée dominée par la Tour de Nesle, tristement légendaire. On repart rue de Seine, inchangée depuis plus de trois siècles. Au n°6 l’Agence Roger-Viollet (photographies) depuis 1938. Un attroupement insolite encombre les trottoirs, on dirait un tournage, on dirait que c’est Bertrand Blier. Des personnalités du XVIIe ont habité rue de Seine, ou sont passées dans cette rue : Descartes, d’Artagnan, Armande Béjart, et aussi George Sand, Raymond Duncan, le frère d’Isadora. Un coup d’œil au café La Palette décoré de peintures originales depuis 1930. Pour rejoindre le Sénat c’est tout droit par la rue de Tournon, à peine 10 minutes de marche.

Anne TARPENT (1960)